L'origine


Le mérinos tient l'origine de son nom de la dynastie berbère Mérinide, qui a exporté ses moutons vers l'Espagne. L'exportation du mérinos en dehors du royaume d'Espagne, notamment vers le royaume de France, a été longtemps interdit sous peine de mort à cause de la haute valeur marchande de se laine. C'est seulement à partir du 18ème siècle que les alliances royales ont permis les premières importations dans la bergerie de Rembouillet.

L’élevage des moutons a connu plusieurs grandes crises en particulier chez les éleveurs de mérinos. Au départ ils élevaient plutôt des béliers, pour la laine. Puis, vers 1850, cette industrie de la laine a pris de plein fouet l’entrée du Commonwealth sur ce marché ; l’élevage ovin s’est donc effondré. Certains ont réussi à s’adapter en réorientant l’élevage vers la brebis allaitante en produisant des agneaux. Sauf que ce type d’élevage demande d’autres structures d’hébergement, des bergeries, des endroits dédiés à l’agnelage, l’agneau étant une bête bien plus fragile que le bélier.

A l’époque, il y avait peu de prédateurs, cela posait peu de problème. Jusque dans les années 80, ce système a plutôt bien fonctionné, mais en 1985, la France va devoir ouvrir ses frontières à des agneaux de l’extérieur. Conséquence : le prix de la viande française s’écroule. Les éleveurs essaient de relever la tête et quand ils y sont plus ou moins parvenus, le loup arrive. De 30 millions de têtes en 1890 à 6,5 millions aujourd’hu, l’érosion de l’élevage ovin continue, notamment par le manque de remplacements des anciens qui partent à la retraite par des jeunes.

De nos jours le revenu de la laine ne couvre même pas le coût de la tonte. Les bergers qui pratiquent la transhumance recoivent par contre des aides de l'Union Européenne. Par contre l'entretien des paysages est soutenu par la communauté car il participe au maintien de la diversité. La végétation spontanée des prairies pâturées est en effet une source de biodiversité supérieur à celle des jachères ou des sols forestiers.

Prairie pâturée fleurie

Tondeurs par Van Gogh

Tondeurs en Provence. Vincent van Gogh, 1889

Éleveur de béliers mérinos

Éleveur de béliers mérinos en 1936

Mein Beitrag


J'achète la laine de troupeau de petite et moyenne taille pour être certain que les animaux se sentent bien et aient suffisamment de place. L'éleveur peut ainsi s'assurer que la laine reste propre et que les moutons puissent accéder à de l'herbe fraiche en continu. Lorsque le troupeau est en bonne santé et que leur toison est de bonne qualité, le tisserant peut tirer des trames serrées et le tissu n'aura pas besoin d'être foulé (contrairement aux tissus de qualité grossière autrefois appelés Loden -littéralement "rude" en allemand). Avant la révolution industrielle de nombreux tisserands possèdaient leurs propre moutons afin de mieux pouvoir contrôler la qualité de la matière première et de tisser plus vite et mieux.
Ma laine est cardée, filée, tressée, tissée et teinte en Sachse et en Bavière afin de limiter les trajets. Vous pouvez voir une partie du procédé en film :

De la tonte au tissu

Et sur ce document vous trouverez des images des différentes étapes (légendes en allemand):


Atelier Moser

Der Weber Monsieur Moser...

Moser in Passau

...tisse en forêt bavaroise